Corse Net Infos - Pure player corse

VIDEO - Covid-19 : à Oletta 35 patients de « La Palmola » vaccinés


Philippe Jammes le Vendredi 8 Janvier 2021 à 20:14

A l’instar des EHPAD, le Centre de Soins de Suite et de Réadaptation pour personnes âgées «La Palmola» à Oletta a procédé ce vendredi à une séance de vaccination à destination de ses patients.



«Sur nos 70 patients, 35 ont accepté d’être vaccinés » souligne Astrid Bonavita, directrice de l’établissement. «Il s’agit de patients de 75 ans ou plus. Sur les 35 patients qui ont été vaccinés aujourd’hui, 25 ne souffrent pas de troubles cognitifs et nous avons eu leur accord, souvent spontané, et pour les 10 souffrant de troubles cognitifs, celui de leur référent. "

10 autres patients de la structure sans troubles cognitifs ont opposé un non catégorique et 8 autres se sont donnés le temps de la réflexion. "En amont il y a eu un gros travail de sensibilisation et d’accompagnement de notre médecin coordonnateur, le docteur Jérémy Saget. Quant aux vaccinations,  elles sont réalisées par notre cadre Alexandra Ciattoni». - poursuit Astrid Bonavita.

Tout est bien huilé dans ce CSSR qui accueille à l’heure actuelle 70 patients. «La durée de séjour pour ces patients dont la moyenne d’âge est de 81 ans, est d’environ 3 mois. Ensuite ils peuvent retourner en EHPAD ou à leur domicile.  Des patients qui viennent pour la plupart de la région et du Cap Corse. Nous sommes aussi équipés d’une unité UCC (ndlr : unité cognitivo-comportementale) de 6 lits pour le suivi des patients à troubles cognitifs sévères comme Alzheimer »


La première vague de vaccination
Ce vendredi il s’agissait de la première vague de vaccination, la seconde devant avoir lieu dans 3 semaines. Une première séance qui a pu se dérouler en une seule journée pour les 35 patients volontaires, 17 femmes et 18 hommes : «La 1ère chose c’est de donner une info éclairée, bien expliquer le bénéfice, le profil de risque du vaccin, de clarifier toutes les dissonances ou certaines discordances » explique le docteur Jérémy Saget. «Le rôle du médecin n’est pas de convertir son patient, c’est de respecter son avis en l’éclairant et en restituant la parole des experts. On doit se mettre à la portée de la compréhension du patient, ajuster son discours en fonction de ce qui peut être compris par lui et pour qu’il puisse prendre une décision. Il nous faut comprendre ses représentations, ses freins, le questionnement qu’il peut avoir et qui varie en fonction de chacun ».


Avec un taux de 50% de personnes consentantes, la campagne de vaccination à La Palmola a donc été bien comprise. «Elle a été accueillie de façon enthousiaste pour deux raisons à mon sens » souligne le Docteur J.Saget. «Les patients ont compris l’intérêt de la protection d’une population particulièrement vulnérable  et aussi l’idée de participer à l’effort collectif dans cette pandémie. Pour certains c’est même une sorte de devoir. Ils voient en la vaccination un moyen de participer à l’effort collectif. Bien sûr c’est aussi passé par une écoute et un échange avec leurs familles notamment celles des patients qui souffrent de troubles du discernement. Si parfois il est aisé d’évaluer leurs décisions, parfois c’est beaucoup plus subtil. Dans ces cas là on va échanger avec les familles pour que tout le monde s’harmonise. On constate que dans la majorité des cas, la famille est en accord avec le patient».


Mais qu’en sera-t-il de la 2ème injection ?
«Le protocole veut qu’on fasse l’injection 3 semaines après la 1ère. La 1ere injection va être efficace au bout de 15 jours jours mais ensuite pour que l’immunité se prolonge, il faut un booster, un rappel. Or nous sommes dans une période où l’on doit vacciner le plus grand nombre de personnes et le plus rapidement possible. Avec les contraintes de doses et de logistique qui sont apparues, si on repousse ce rappel au-delà de 3 semaines, on pourra vacciner plus de monde. Selon les experts, repousser le rappel à 6 semaines, au lieu de 3, est fondé si on veut élargir  et accélérer la couverture vaccinale de la population. On prend en fait très peu de risque sur la durabilité de la protection immunitaire en repoussant un peu le rappel. Celui-ci peut donc se faire entre 3 et 6 semaines après la 1ère injection. Ce qui est important c’est d’avoir une traçabilité, une surveillance particulière ».

Marie Marchetti, 89 ans, n’a quant à elle pas hésité une seconde : «J’ai été tout de suite partante. Cette vaccination il la faut pour rester en bonne santé. Je ne veux pas mourir maintenant, j’ai envie de vivre encore un peu. Plusieurs de mes amies vont le faire aussi ».